La défense de la Savoie va se poser au lendemain de son rattachement à la France. Après la défaite de 1871, la France est dans une situation précaire, 5 milliards de francs or à verser au vainqueur pour dommage de guerre, absence d'une véritable armée et isolement politique, tout cela donne des idées à cette jeune Italie qui, il y a peu, était encore notre allié. Dans l'hypothèse d'un conflit avec elle et pour enlever tout risque d'invasion en Savoie, deux ensembles vont être créés. La place de manoeuvre d'Albertville au débouché de la Tarentaise et la place d'appui de Chamousset pour la Maurienne. Pour rester dans la démarche de ce site nous détaillerons uniquement la première.
"...Si la guerre venait à éclater de nouveau entre la France et l'Allemagne et que l'Italie vint se ranger à ses côtés. Le Jura et la Savoie en premier lieu puis Lyon, les bassins de la Loire et de la Seine, tels seraient les objectifs de l'armée italienne..."
Tiré de l'exposé du système défensif pour la France du général Séré de Rivières.
Voilà le décor est planté !
Présentation.
"... Les diverses positions qu'il faudrait occuper autour d'Albertville pour y créer la Place centrale qui doit former la base de la défense de la Savoie..."
Extrait des notes du Génie en 1873. Pour comprendre le choix d'Albertville comme Place centrale il faut se plonger dans les cartes topographiques et saisir la pensée géo-stratégique de cette fin du XIXe.
En savoir plus...
Historique.
Chronologie de la construction des ouvrages, coût des fortifications, différentes études...
Garnison d'Albertville.

Emplacement des batiments militaire d'Albertille
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A l'époque Sardes, Albertville possédait déjà une garnison. Une compagnie était stationnée dans la caserne de Conflans. Après l'annexion de la Savoie en 1860, soucieux de conforter la présence de l'état français, de nouvelles troupes occupèrent les lieux. Puis après 1870 la Place d'Albertville pris de l'importance et devint l'un des maillons essentiels de la défense des Alpes, amenant soldats et équipements nouveaux. L'effectif s'étoffa et représenta un cinquième de la population albertvilloise, apportant animation et richesse économique à la ville.
Emplacement et rôle des ouvrages défensifs autour de la Place.
Au débouché de la Tarentaise, au confluent de l'Isère et de l'Arly la Place d'Albertville forme un double barrage défensif.
- Les batteries d'interdiction de Conflans, le fort de protection du Mont et les deux blockhaus de surveillance du Laitelet et des Têtes forment le premier barrage. Il sera très difficile à forcer à cause des difficultés de l'ennemi à emmener de gros canons sur de bonne position.
- Un deuxième barrage est formé par les batteries d'interdiction du fort de Villard-dessous et des Granges, le tout sous la protection du fort de Tamié.
- Et si l'ennemi après s'être rendu maître du Beaufortain tente de descendre sur Albertville par la vallée du Doron, il sera pris à partie par la batterie de Lançon.
- De même s'il tente de franchir le col de la Forclaz où il se retrouvera sous les feux croisés du fort du Mont et de Lestal.
- Enfin le fort de Lestal et son blockhaus de surveillance de l'Alpettaz ainsi que le fort de Tamié peuvent contrer un ennemi arrivant de la Haute-Savoie.